1.J.-N. CORVISIER, L’artisan dans le monde grec ancien
Nos connaissances sur les artisans et les gens de métier dans l’Antiquité grecque sont réduites et dispersées. Mais, à travers le théâtre comique, le roman ou les sources médicales, à petites touches, on peut non seulement fixer une typologie des petits métiers urbains, mais aussi se faire une idée de leur vie quotidienne et de leurs aspirations. Esclaves ou hommes libres, leur relation au travail reflète la dureté de la vie pour ceux que nos sources ne prennent que trop rarement en cause.
2.Th. BYHET, Par contrainte ou nécessité : vivre et travailler dans la rue à l'époque romaine
La rue romaine est le théâtre de petites gens qui se livrent à des activités manuelles peu considérées car elles occasionnent des désagréments (bruits, pollutions, odeurs). D’autres utilisent leur corps ou leur esprit à bon ou mauvais escient pour gagner leur pain quotidien, cette catégorie de démunis ne trouvant pas davantage grâce aux yeux de la classe supérieure.
3.P. LECERF, Diversité de l’artisanat en Gaule Belgique : l’exemple du Pas-de-Calais
Parler de l’artisanat en Gaule Belgique à la fin de la période de l’indépendance gauloise mais surtout sous l’empire romain s’avère souvent une gageure. En effet, tributaires de découvertes archéologiques aléatoires, de rares textes ou documents épigraphiques. Il nous est presque imposé de recourir à des procédés de reconstitution pour faire revivre un monde industrieux, qualifié et beaucoup plus diversifié que les rares traces qui subsistent dans nos régions ne le laissent percevoir.
4.J. HEUCLIN, Les asservis paysans et artisans dans la société rurale du Haut Moyen Age
La frontière entre liberté et servitude est mouvante. Le servus est soumis à un servitium public ou privé. Certaines activités de gestion ou professions libérales conduisent à une servitude volontaire. L’asservissement apparait comme une location de services à temps ou à vie. Les monastères carolingiens offrent l’occasion de saisir l’activité artisanale dans son organisation économique et sociale. Le terme de mancipia qui désignait initialement l’esclave prisonnier (in manu) finit signifier l’homme de main puis la main d’œuvre.
5.J. Ch DESQUIENS, Des outils et des métiers à Douai au Moyen Age
En lisant attentivement les chirographes de la série FF conservé aux archives municipales de Douai, on voit la vie apparaître entre les phrases juridiques. Ce ne sont plus des textes abscons mais des faits marquants, des relations entre des personnes à un moment donné, presque des extraits de romans. Parmi ces actes privés, certains nous livrent parfois des détails concernant les activités des Douaisiens, notamment leur travail, les outils utilisés ou la description des installations artisanales.
6.N. BAUDOUX-JUNG, Des artisans au service de leur ville
Artisans et ouvriers oeuvrent pour les instances locales et participent au prestige de leur ville ou de leur seigneurie. Si ces activités leur assurent de la subsistance à l'aisance, elle renforcent le sentiment d'appartenance à une communauté et engendrent la fierté d'un travail bien fait, vu de tous, habitants et voyageurs, du simple colporteur au roi. Dans le Nord de la France, la reconnaissance tant du travail accompli que du pouvoir local, est essentielle dans une zone aux influences multiples, en cette période mouvementée qu'est le Bas Moyen-Age.
7.I. CLAUZEL, Quant les noms d’oiseaux volaient par-dessus les métiers boulonnais
Pendant le Moyen Age comme sous l’Ancien Régime. du tonnelier au tailleur d’habits, du charron au chirurgien, que de bruits, d’invectives voire de méchants coups ! Mais que fait donc la police ? En arpentant les rues, en entrant dans les boutiques, tentons de comprendre les motifs qui suscitèrent les émotions en découvrant les mille et un tracas des artisans et fabricants qui formaient alors « le petit peuple des villes ».
8.M. FOURNET, Histoire anecdotiques concernant les communautés de métier à Boulogne-sur-Mer aux XVIIe et XVIIIe siècles
Les registres aux causes de Boulogne contiennent les plaintes des habitants que doit arbitrer le conseil municipal. Ils sont émaillés de querelles entre métiers : un orfèvre s’oppose à un tisserand, un cabaretier à un brasseur… de nombreuses anecdotes montrent combien les statuts sont souvent bafoués ou détournés.
9.D. ROSSELLE, Petits travailleurs en Artois sous l’Ancien Régime
Les métiers des campagnes se distinguent ce qui relève de l'activité complémentaire du paysan et le travail "plein temps" fondée sur une activité artisanale voire commerçante. Les liens forts existant entre "l'environnement" local et la palette des activités sont soulignés.
10.J.-M. DUVAL L'emploi ouvrier à Saint-Omer et Boulogne sur mer au XVIIIe siècle
Les deux villes sont proches géographiquement mais leur évolution est différente. Elles abordent le XVIIIe siècle avec des problèmes majeurs dont celui de leur devenir économique avec des activités au futur incertain. Les situations de leur monde ouvrier sont relativement semblables et sont surtout marquées par la précarité que les villes essayent d'atténuer par les décisions ou leurs politiques d'aide à la personne.
11.Alain EVRARD, Le Portel, une société maritime originale
Créée en 1856, la commune du Portel est alors plus peuplée que celle d’Outreau pour une surface moindre. Une population modeste la compose, essentiellement constituée de gens de mer. Au long des années, son importance économique va augmenter. Originale par son habitat et sa démographie, la société porteloise se distingue jusque dans ses techniques professionnelles et ses structures familiales. Les habitants auront à cœur de conserver leur singularité signalée par le port d’un costume folklorique spécifique, aujourd’hui encore fièrement porté.
12.Gérald MENNESSON, La Caisse d’épargne de Dunkerque de sa création à 1930 : une banque des travailleurs
Institutions de bienfaisance à l’origine, les caisses d’épargne ont été créées pour répandre dans la classe laborieuse un esprit d’ordre et d’économie. L’épargne est encouragée de diverses façons. L’établissement enregistre un succès durable sur le long terme. Résistant au temps, il a su préserver ses valeurs initiales.
13.Sébastien CHOCHOIS, Du paternalisme industriel au socialisme municipal : l’exemple d’Outreau (fin XIXe s. – 1930)
A partir du milieu du XIXe siècle, le Boulonnais connait un essor industriel sans précédent. Sur le territoire d’Outreau, sous l’impulsion de quelques familles se développent d’importants centres manufacturiers : aciéries, cimenteries, produits céramiques… Ces capitaines d’industrie mettent en place une forme de paternalisme. Progressivement, ce monde ouvrier s’organise par les voies syndicales et politiques. En 1919, lors des élections municipales, la SFIO prend la direction de la commune. Ainsi durant l’entre-deux-guerres, ces militants du mouvement ouvrier participent à mise en place d’un projet de socialisme municipal.
14.Alain MACQUET, Pathologies boulonnaises ou Quelques réflexions d’un médecin de quartier
Les pathologies liées au milieu maritime ont évolué en trente-cinq ans d’activité. Sont observées celles du marin-pêcheur, du docker, du fileteur, du préparateur de poissons cuisinés, enfin de l’ouvrier en aciérie. D’autres pathologies récemment apparues affectent également la vie quotidienne des gens de mer.
15.C. HADOUX, L’ESAT d’Outreau ou l’exemple réussi de l’insertion de la personne en situation de handicap
Pour une personne handicapée, l’exclusion sociale consécutive à celle du marché du travail a longtemps constitué une double peine ajoutée aux blessures du corps et de l’esprit : le droit à travailler est l’une de ces avancées qui n’exclut pas un exercice protégé. Les Etablissements et Services d’Aide par le Travail (ESAT) jouent un rôle primordial dans l’insertion professionnelle de la personne handicapée, ainsi celui d’Outreau, en périphérie de Boulogne.